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Une Révolution Politique Paisible Commence en France

Une révolution politique paisible commence en France.

« la Révolution Pacifique » activée par LaPrimaire.org

Cette traduction Florence Pizzorni, 23 avril 2016.
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ENGLISH VERSION: A Peaceful Political Revolution Begins In France—“La Revolution Pacifique” powered by LaPrimaire.org

Aujourd'hui (le 19 avril 2016) la ville qui ne dort jamais livrera un verdict sur Bernie Sander « la Révolution Politique ». En attendant, de l’autre côté de l'Atlantique, en France, une autre élection primaire vient de commencer. Pour un candidat indépendant « le candidat des citoyens" pour résister aux leaders des partis d'establishment de plus en plus impopulaires, François Hollande et Nicolas Sarkozy. La France a été un peu lente à se mettre en mouvement pour la réhabilitation d’un véritable exercice démocratique, mais elle s’échauffe d’autant plus, à l’approche des élections présidentielles de 2017.

Alastair Thompson, un ami néo-zélandais, maintenant basé en France, établit le profil de Philippe Mazuel un de 86 concurrents politiques, en grande partie inconnus, qui ont candidaté pour devenir « le Candidat des citoyens » pour l’élection présidentielle de 2017. Il analyse la réadaptation du mot « Révolution » et les présupposés d’une élection qui promet de présenter de nombreuses caractéristiques en rupture avec les contextes politiques connus. Cette traduction Florence Pizzorni, 23 avril 2016.

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Philippe Mazuel à Montparnasse avec une boite de DEMOCRATOL – un nouveau traitement contre les dysfonctionnements démocratiques

Philippe Mazuel n’est pas un révolutionnaire classique.

C’est un patriote français, issu de l’école militaire de Saint-Cyr, décoré de la légion d’honneur pour son commandement dans l’armée française, qui a servi à Berlin début 80 et dans les forces multinationales déployées à Beyrouth au Liban.

Il est démobilisé en 1985 et a travaillé plusieurs années dans une entreprise de papier (Arjomari-Prioux) comme commercial chargé du Proche et du Moyen Orient.

En 1988 il devient conseiller au cabinet de Laurent Fabius, PS, alors président de l’Assemblée Nationale. Puis, pendant neuf ans, occupe plusieurs postes dans la fonction publique auprès du Premier ministre puis à la Commission européenne, dans les domaines de la justice et des affaires intérieures en lien avec l’élargissement de l’Union européenne.

Il fonde un cabinet de consultants, spécialisé dans le service public territorial et les affaires européennes. Parmi ses clients, on trouve des états d’ex Europe de l’est et le gouvernement russe.

En 2007, Philippe fonde le Parti des Citoyens européens, PACE – un parti pan-européen qui vise à défendre, réformer et démocratiser le projet européen. Son siège social a été volontairement installé à Hénin-Beaumont, bastion du Front National, dans le Nord de la France. Il y a quelques semaines, les objectifs de PACE sont devenus extrêmement concrets, quand Philippe a annoncé sa décision d’entrer en lice dans la sélection des « candidats des citoyens » pour les élections présidentielles de 2017, en participant à la première expérience mondiale « d’élection primaire numérique ».

Le titre de sa campagne est « LA REVOLUTION PACIFIQUE »


Philippe Mazuel

www.Laprimaire.org est la dernière innovation du mouvement global des initiatives software de la démocratie numérique qui s’enfle rapidement. C’est une solution proposée par une jeune startup «Democratech ».

Un autre acteur important du mouvement global pour la démocratie numérique est LOOMIO en Nouvelle Zélande, qui a mis au point un software de plateforme d’aide à la décision, utilisé par PODEMOS, en Espagne.

Podemos est né spontanément du mouvement de protestation des Indignés qui est concomitant et partage nombre des idées de « le mouvement d'occupation » qui a inventé l’idée du 1% que Bernie Sanders utilise dans sa campagne pour gagner la primaire démocrate aux USA.

Loomio, créé par un groupe d’activiste de Wellington lié aux manifestations de Wellington’s Occupy en 2011, est une aventure sœur de SCOOP Independant News dans le réseau Enspiral Network


La Primaire

Sur la page d’accueil de www.Laprimaire.org les organisateurs indiquent que seulement 1% de la population française est membre d’un parti politique, c’est-à-dire seulement 365 000 personnes dans une nation de 66 millions de citoyens. La primaire propose de rassembler un jury populaire de 100 000 personnes, afin de sélectionner dans un premier temps une liste de candidats qui représenteraient au mieux les souhaits du jury selon un processus plutôt complexe, une subtile combinaison mathématique.

Ensuite La Primaire aidera le candidat choisi à obtenir les 500 signatures de notabilités élues obligatoires pour se qualifier dans la course des présidentielles de 2017, dont le premier round aura lieu dans 12 mois.

L'application, lancée l’année dernière, a engagé le processus d’élection le 4 avril. Jusqu'ici 86 candidats ont proposé leurs profils et ont commencé à chercher des partisans. Pour être qualifiés pour le second tour, ces candidats doivent obtenir 500 partisans déclarés. Les électeurs de LaPrimaire voteront alors, pour dégager une liste définitive de candidats, raisonnablement gérable, qui seront mis en concurrence, lors d’un dernier round national à l’automne. Avant de s’engager, La Primaire a mobilisé 25 000 électeurs sur les 100 000 de son objectif, et 54 000€ sur le budget de 100 000€ qu’elle doit obtenir pour mener la campagne.

En mars, dans un café à Montparnasse, j’ai (c’est Alastair qui parle) rencontré avec Philippe, Maria Mella qui pilote la communication pour La Primaire, pour en savoir plus sur la manière dont la primaire allait se dérouler. Philippe a obtenu quelques paquets de « DEMOCRATOL » pour ses supporters.

Maria a expliqué qu'après un démarrage au début de 2015, le projet a vraiment décollé fin 2015, lors des élections régionales dans lesquelles les électeurs français ont été forcés de voter tactiquement pour empêcher le Front National de gagner le contrôle de trois régions du pays.

Le 7 décembre dernier, le parti socialiste, au pouvoir, a pratiqué une spectaculaire retraite tactique, retirant tous ses candidats dans les régions où le Font National menaçait de gagner. Les électeurs de gauche n’avaient pas d’autre choix que de voter pour un candidat de droite afin de barrer la route à l’extrême droite.

C’est alors que l’idée vint de promouvoir Laprimaire durant les élections régionales en distribuant des boîtes de médicaments- placebo pharmaceutiques – appelés « DEMOCRATOL ». La notice précise qu’ils sont prescrits pour traiter « les disfonctionnements électoraux ».


Maria Mella avec une boîte de Democratol

En France, le Front National est devenu le lieu d’expression d’un rejet de la politique tenue par l’establishment à peu près la même façon que Donald Trump a mobilisé les cols bleus aux Etats-Unis ces derniers mois. Depuis le choc de l'élection régionale, les réponses du parti socialiste face à la menace posée par le Front National n'ont pas amélioré sa situation.

Ce qu'il a fait a préparé la scène pour l’entrée en spectacle de LaPrimaire. Avec les deux dirigeants de grands partis atteignant le record des niveaux les plus bas du soutien public, la candidate du Front National, Marine Le Pen, est en bonne voie pour remporter la première manche des élections de 2017.

Certains observateurs suggèrent même que le très impopulaire mais probable candidat du Parti Socialiste, François Hollande et son homologue du parti républicain, Nicholas Sarkozy, obtiendraient moins de 20% , au premier tour, à cause du fractionnement des voix protestataires des électeurs.

L'effondrement de leurs scores signifie que la présence au second tour d’un candidat « Populaire » outsider, est devenu une possibilité, même si elle est encore très improbable. Et si un candidat externe avec un soutien populaire important fait le second tour contre Marine Le Pen, l'élection d'un « candidat du peuple » à l'Elysée deviendrait probable pour les mêmes raisons qu’on peut s’attendre à ce que les démocrates aux Etats-Unis remportent la maison blanche cette année, quel que soit le vainqueur des primaires.

Dans les deux premières semaines de Pâques, le parti socialiste au pouvoir a rendu la réalisation d’une telle surprise plus difficile par le biais de deux actions malheureuses. Les députés ont voté par l’intermédiaire d’une «loi organique», une forme d'amendement constitutionnel à la Loi électorale française, qui déroge au fait que pour entrer en vigueur une loi doit avoir le soutien d'une majorité absolue de députés.

Les nouvelles règles applicables à l'élection présidentielle qui ont été ainsi adoptées rendent plus difficile pour les « petits » candidats hors partis de l’establishment d'abord de se qualifier et ensuite de participer à l’élection. Historiquement, dans les deux dernières élections présidentielles, le nombre de candidats au premier tour a été de 12 puis 10.

La soi-disant « Loi de modernisation » contient des dispositions qui:

-rendent plus difficile pour les candidats de recueillir les 500 signatures de maires dont ils ont besoin pour officialiser leur candidature, en : a) rendant publique la liste des signatures et b) changeant les règles de telle sorte que les maires devront faire parvenir leurs déclarations de parrainage à la Cour constitutionnelle directement plutôt que de les remettre aux candidats;

-réduisent de moitié la période de couverture «égalitaire», au cours de laquelle les médias doivent donner aux candidats mineurs une chance d'être entendus ;

-réduisent de moitié la période (de 12 mois à 6 mois) au cours de laquelle les candidats doivent rendre compte de leurs dépenses de campagne, ce qui rend la campagne plus facile et moins coûteuse pour les principaux candidats qui ont déjà un Bureau politique qui peuveut mener campagne hors des règles en vigueur.

Étant donné que l’adversaire du parti socialiste, Nicolas Sarkozy, fait actuellement face à des poursuites pour détournement de fonds publics à des fins de propagande électorale au cours de la fenêtre des 12 mois, cette disposition pourrait presque être lue comme une approbation tacite de leur illégalité et une condamnation des actions de Sarkozy.

De plus, la Loi est d’autant plus suspecte par la façon dont elle a été adoptée. Elle revient pour un débat à l'Assemblée nationale en deuxième lecture le jeudi Saint, la veille du vendredi Saint. Ce débat a eu lieu dans une Assemblée nationale presque déserte, selon les rapports. Le projet de loi fut ensuite envoyé au Sénat, qui a approuvé le projet de loi amendé le jeudi 31 mars.

Entre le 24 mars, examen de la Loi à l’Assemblée nationale et le mardi 5 avril, date de son adoption définitive, plus de 50 000 électeurs Français ont signé une pétition publique contre cette loi que Philippe Mazuel a appelé « loi de verrouillage » de l'élection.

Cette pétition a recueilli, in fine, 115 000 signatures. Une bataille fait rage sur les médias sociaux, en même temps que, dans la rue, un nouveau mouvement politique puissant est né spontanément des protestations contre les réformes du marché du travail, partout en France. Dans plusieurs villes, les manifestations tournent à la violence.

Matraques et gaz lacrymogène ont été utilisés. La mobilisation de Paris le 31 mars, alors que le Sénat Français a approuvé la Loi de réforme électorale, a été particulièrement importante.


#NuitDebout a débuté le 31 Mars et continue de grossir.

Les Français exercent fréquemment leur droit de « manifestation » et donc la réaction violente de la police, même si ce n’est pas rare, a suscité beaucoup de colère. Et puis quelque chose de remarquable est arrivé: dans la nuit du 31 mars les manifestants de la Place de la République à Paris ont décidé de ne se disperser.

En « occupant » la Place, ils ont lancé une nouvelle forme d'activisme de la démocratie mondiale du nom de #NuitDebout (qui se traduit « up all night »). Depuis le 31 mars les manifestants ont tenu des assemblées générales tous les soirs sur la Place de la République dans ce qui ressemble beaucoup à une répétition du mouvement « Occupy » qui a débuté dans le parc Zuccotti à New York en 2011 qui incarnait la protestation mondiale contre les inégalités et la défense de l'idée du 1 %.


Philippe Mazuel's « La Revolution Pacifique » plate-forme politique.

Il est intéressant de suivre l’évolution de La Primaire et de la candidature de Philppe Mazuel à l’élection de 2017. Dans des circonstances normales, il serait quasiment impossible pour un individu sans machine de parti et sans des millions d’euros de fonds de campagne, d’obtenir les soutiens et l'attention nécessaires pour contester sérieusement la puissance des candidats des grands partis.

Cependant en 2017 la combinaison:

1 / des modalités d’élection du Président Français (deux tours : élimination d’une grande partie des candidats au premier tour, pour ouvrir une course finale de 2 chevaux;
2 / de la mise en scène de LaPrimaire (rendant possible un vaste mouvement populaire public derrière son candidat victorieux)

indique qu’il existe, peut-être, une possibilité de perturber le système pour améliorer la démocratie par une nouvelle itération numérique. Le monde s’habitue de plus en plus à ces perturbations des systèmes en place. Les mouvements de changement politique dotés d’une imagination jeune et énergique déferlent sur le monde : les Pirates en Islande ; Jeremy Corbyn au Royaume-Uni ; Justin Trudeau au Canada ; Bernie Sanders aux Etats-Unis, Podemos en Espagne et Syrizia en Grèce.

Ils sont fondés principalement par des hommes hors du système politique établi. Plusieurs de ces mouvements ont maintenant une représentation dans les parlements nationaux, deux, au Canada et en Grèce, sont effectivement au pouvoir et les autres luttent ardemment pour conquérir une réelle influence politique. Tous ces mouvements représentent une nouvelle orientation de l’engagement politique axée sur les besoins des gens et rejetant l'orthodoxie économique néolibérale.

3 semaines après son lancement NuitDebout est dans 140 villes.

Depuis le 31 mars, la croissance des #NuitDebout démontre que beaucoup de gens en France sont prêts à se mobiliser pour ne pas se laisser distancer par le mouvement de réforme démocratique qui déferle sur le monde.

Malgré les lois d’exception qui ont suivi les attaques terroristes sur PARIS et qui interdisent les grandes réunions publiques, les événements #NuitDebout se déroulent maintenant dans 120 villes dans toute la France et 23 villes ailleurs en Europe.

Cette semaine un appel a été lancé dans six langues pour proposer aux militants de venir en France le 7 et 8 mai afin de programmer une journée mondiale d'action le 15 mai. La France est certainement un endroit approprié pour commencer la nouvelle vague de la révolution démocratique Pacifique.

La Républiques en France est fondée sur les idéaux de « liberté, égalité, fraternité » (liberté, égalité et amour/solidarité) et elle est, sans doute, le lieu de naissance de la notion moderne de la démocratie, par et pour le peuple.

La Constitution des États-Unis de 1788 a été inspirée par les idées sur la démocratie du siècle des lumières Français, en particulier les principes philosophiques de Voltaire, Montesquieu et Rousseau.

En France, quatre ans après la révolution de 1789, la constitution de la 1ère République a été approuvée par un référendum au suffrage universel masculin. 1,8 millions de suffrages ont été exprimés avec plus de 99 % pour.

Cette constitution est basée sur des dispositions qui avaient 100 ans d’avance sur leur temps dont le droit au travail, le droit de libre association, l’assistance publique, le droit à l'éducation et l'abolition de l'esclavage.

Cette constitution n'a cependant pas empêché que la jeune république l’emporte face aux forces qui la menaçaient. Le projet de constitution inclut un alinéa qui a accordé au peuple « le droit de rébellion » , il est allé encore plus loin en affirmant que ce droit pouvait être un devoir en certaines circonstances.

« § 35: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion de celui-ci, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »


Caricature de Michael Leunig

« Révolution » est un mot très chargé, surtout dans le contexte Français qui lui associe l’usage intensif de la guillotine (ce qui peut expliquer pourquoi le mot n'apparaît pas sur le site de Nuit Debout qui utilise, à la place, le terme rébellion).

Mais la « révolution politique » est aussi une idée qui, depuis dix ans, a été réinvestie de manière significative. Ces derniers mois, l’expression a été lu quotidiennement dans les colonnes des nouvelles du monde portée haut par son utilisation répétée dans la campagne primaire de Bernie Sander.

« la définition de ma campagne est : une révolution politique — des millions de personnes sont debout et disent, « ça suffit ». Notre gouvernement nous appartient à tous et pas seulement à une poignée de milliardaires. ».

Et Bernie est loin d'être seul à utiliser l’expression.

Jeremy Corbyn l’a aussi largement utilisée, principalement dans le cadre d'une « révolution démocratique » au sein du parti travailliste britannique :

« Nous voulons voir cette révolution démocratique s'étendent dans notre parti... ouverture des prises de décision... pour les centaines de milliers de nouveaux membres et de sympathisants qui nous ont rejoints depuis mai. C'est une formidable opportunité pour les Travaillistes : reconstruire notre parti comme un vrai mouvement social... s’organisant et s’ancrant dans nos communautés. Il ne s’agit pas de mener des batailles sectaires et des règlements des comptes politiques. Il s'agit d'être ouverts au peuple que nous cherchons à représenter... en leur donnant une voix par le biais de notre organisation et en l’associant à l’élaboration des politiques... et amener les citoyens à l'action politique ».

Le mot est aussi utilisé de plus en plus dans un contexte spirituel.

Le Pape François a parlé d'une « révolution de l'amour et de tendresse » comme objectif pour l’année du Jubilé de la miséricorde qui a débuté fin 2015.

« Si nous sommes ouverts à cette révolution de la tendresse, a dit le pape, nous deviendrons nous-mêmes plus tolérants, plus patients et plus tendres, apprenant à ne pas traiter les hommes comme des objets. »

Le professeur japonais bouddhiste, Daisaku Ikeda, met l'accent, lui aussi, sur l'idée d’une «révolution humaine » de l’intérieur.

« Atteindre la sagesse et la compassion, c’est le cœur de notre révolution humaine. Si vous avez seulement la sagesse et manquez de compassion, ce sera une sagesse froide et perverse. Si vous avez la seule compassion et que la sagesse manque, vous ne pourrez pas donner du bonheur aux autres. Vous risquez même de les engager dans une mauvaise direction et vous ne serez pas en mesure de réaliser votre propre bonheur. »

Le philosophe caricaturiste australien Michael Leunig met l'accent sur la nécessité de changement interne dans sa prière « The Art of Gentle Revolution ».

« Dieu nous aide à changer.
Nous changer nous-mêmes et changer notre monde.
Connaitre la nécessité du changement.
En gérer la douleur.
En ressentir de la joie.
Entreprendre le voyage sans connaitre la destination.
C’est l’art de la révolution douce.
Amen. »


Police regarder sur les tentes de fortune de réfugiés dans la jungle de Calais brûlent.
Source de l'image(Creative Commons) Amirah Breen

La « Révolution pacifique » de Philippe Mazuel est aussi plutôt douce.

Les idées politiques de PACE bien qu’ambitieuses, sont en termes politiques plus centristes dans leur appel que révolutionnaires.

En 2014 PACE a publié un manifeste de ses idées politiques « Donne une voix à l’Europe », résultat de plusieurs années de réflexion des membres de l’équipe de PACE. Le livre énonce une série d'objectifs qui donne à voir un large éventail de défis politiques, de la biodiversité à la sécurité des frontières, de l’économie politique àla création d'emplois, le maintien de la diversité culturelle, etc…

Le livre a depuis été traduit en allemand, espagnol, italien, et plus récemment anglais sous le titre «Give Europe A Voice » Une mise à jour de la traduction du premier chapitre du livre qui contient une proposition de réforme de l'Union européenne a été publié sur le Scoop en mars.

La résolution de problèmes concrets est au cœur de l’approche pragmatique de la révolution politique proposée par PACE. Pour faire face à des défis politiques coincés dans l’impasse entre des intérêts opposés, PACE cherche une réponse politique qui vise à trouver un consensus entre les parties.

Par exemple le débat sur l'évolution politique de l'Union Europe (UE) est généralement englué entre une « union sans cesse plus étroite » versus « souveraineté nationale », une tension apparemment insoluble qui a ouvert la voie au #Brexit.

La proposition formulée par PACE en 2013 et publiée en 2014 consiste à proposer une Union resserrée sur les parties de l'Europe qui sont prêtes à une mise en commun de certaines compétences et fournir une voie claire pour préserver la souveraineté des parties de l'Union européenne qui n’y sont pas prêtes.

Pour satisfaire les membres qui veulent aller vers une union politique, tout en respectant ceux qui, comme le Royaume-Uni, ne veulent pas d'une « union sans cesse plus étroite », il faut créer une Fédération politique réunissant les États très motivés... A moyen et long termes, l’Europe devra s’organiser en trois cercles concentriques :

La République européenne (ou Commonwealth européen) pourrait comprendre les six États fondateurs (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) et les pays qui sont montés à bord plus récemment et se sentent prêts à entrer dans une Fédération politique. La République européenne serait un espace économiquement et politiquement fortement intégré ; à côté des compétences actuelles de la zone Euro, elle aurait certaines compétences dans les domaines de la fiscalité, des droits sociaux, de l’énergie, du traitement de la migration, des frontières, des affaires étrangères et de la défense.

L'Union européenne, faite de ses 28 Etats membres actuels ainsi que les pays des Balkans occidentaux qui ne sont pas encore membres (Albanie, ex-République yougoslave de Macédoine - ARYM-, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Serbie, Moldavie — qui pourrait devenir une province autonome de la Roumanie) et Islande, Norvège et Suisse, si ces États souhaitent y adhérer. La « nouvelle » UE devrait continuer à développer différentes politiques communes et pourrait jouer le rôle d'antichambre de la République européenne ;

La Grande Europe ou Confédération européenne. Il est clair que certains pays de l'UE ne veulent pas d'une Europe politique (exemple le Royaume-Uni). Nous respectons leur position mais elle ne doit pas nous ralentir.

À ce stade, la base militante de PACE, parti dont le nom est la déclinaison de « pax » en Latin (comme dans la Pax Romana), est composée principalement d'un groupe de jeunes professionnels réfléchis qui s'intéressent à la politique publique.

Il y a quelques semaines, j'ai (Alastair) visité le QG de PACE, dans la ville minière de Hénin-Beaumont dans le nord de la France avec Philippe. PACE a choisi de localiser son bureau à Hénin-Beaumont, car la ville est un bastion du Front National, l'extrême droite nationaliste, le Parti de Marine Le Pen qui a failli prendre le contrôle de la région de Picardie, aux élections de la fin 2015.

Dans la région, le Front National a particulièrement bien réussi à recruter parmi une jeunesse au chômage et PACE souhaite fournir une alternative politique à ces électeurs. Lors des élections régionales de 2015, PACE a fait sa première grande expérience pour passer de la théorie politique à l'action, de la transition du groupe de réflexion politique en un véritable mouvement politique.

Pour avoir la possibilité de présenter une liste aux élections régionales il faut réunir 180 candidats sous la même bannière. En fin de compte, il a manqué 26 candidats sur les 180 requis, ce qui a exclu PACE de la compétition. Il faut noter que parmi les candidats engagés avec PACE, plus de 50 % étaient des femmes et environ un tiers étaient âgés de moins de 30 ans.

Grâce à Bernie Sanders et son étonnant parcours pour l'investiture démocrate, la révolution politique est dans l’air et partout sur les ondes.

Aujourd'hui le vote des New-Yorkais recueille l'attention du monde entier. Si Bernie gagne ou qu'il se comporte bien dans la course à New York, ce qui semble probable, alors les mouvements de réforme de la démocratie en France dont LaPrimaire, bénéficieront d’un sérieux coup de pouce.

Et c'est dans ce contexte que Philippe Mazuel a lancé une campagne baptisée « La révolution Pacifique » une révolution pacifique dans l'administration publique, tant en France et qu’en Europe. Philippe Mazuel détaille sa « révolution Pacifique » sur sa page de profil de la politique de La Primaire.org. Cette page s’ouvre ainsi :

«Bien que riche en talents, savoir-faire et créativité, la France est confrontée à une crise grave : une crise économique, bien sûr, mais surtout une crise de confiance et d'espoir dans l'avenir. Pour rétablir l'équilibre, la France doit reconstruire les processus de sélection de ses élites politiques et administratives, ceux qui dirigent le navire de l'État. Comme en 1789, ou en 1958, notre pays a besoin d'une révolution, une révolution pacifique. »

Au cours des six prochains mois, on verra si la proposition de changement par cette improbable révolution résonne dans le contexte de la première et unique révolution politique populaire qui a commencé le mois dernier en France.

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Alastair Thompson | 500 Words, 19th April 2014
- traduction Florence Pizzorni, 23 avril 2016

ENDS

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